Philippe Hénon, fondateur de l’IRHT
L’Institut de Recherche en Hématologie et Transplantation (IRHT) voit le jour en 1987, fondé à Mulhouse par le Professeur Philippe Hénon, alors Chef du département Hématologie du GHRMSA. Convaincu que les cellules souches sanguines sont capables de régénérer la moelle osseuse endommagée après une radio/chimiothérapie lourde, ce dernier mène des travaux de recherche. Il réalise l’une des premières greffes au monde de cellules souches sanguines sur une petite fille âgée de 4 ans atteinte d’une grave leucémie. Une opération qui a sauvé la vie de la patiente puisque celle-ci a célébré en 2023 son quarantième anniversaire !
« Cette technique de greffe est pratiquée dans le monde entier »
affirme Antoinette Schackis, Présidente de l’IRHT. Elle poursuit : « C’est à l’issue de cette greffe que le Professeur, véritable pionnier de la médecine régénératrice, a créé l’institut dans le but de poursuivre la recherche sur les cellules souches humaines et comprendre ainsi les phénomènes de cancérisation en vue d’adapter des thérapies. Aujourd’hui, l’IRHT, dirigé par le Docteur Bernard Drenou, est composé d’une dizaine de collaborateurs et se finance notamment grâce à l’opération Tulipes à cœur, une vente annuelle de tulipes françaises, dont le concept a été inventé par Philippe Hénon. Cette action caritative mobilise chaque année plus de 1 200 bénévoles répartis dans le Haut-Rhin et sur le Territoire de Belfort durant trois jours . »
La naissance de CELLPROTHERA
En poursuivant l’analyse des cellules souches sanguines, l’équipe scientifique de l’IRHT, menée par le Professeur Hénon, a par la suite fait une nouvelle découverte : la capacité des cellules de sang à régénérer des tissus lésés dans le corps, en plus de fabriquer de la moelle osseuse. C’est alors qu’est née l’idée de tester l’injection de cellules souches au niveau du cœur (projet Cardiocell), à la suite d’un infarctus sévère du myocarde dans l’objectif de réparer les tissus lésés du muscle sans avoir recours à la greffe cardiaque. Les recherches ont permis de réaliser une série de greffes réussies sur un petit nombre de patients ayant souffert d’un infarctus sévère engageant leur pronostic vital.
« Ce projet a conduit à la création de la startup Cellprothera »
explique Antoinette Schackis. Elle ajoute : « Cellprothera, société de biotechnologie médicale dédiée à la régénération cardiaque, est le fruit des recherches de l’IRHT. Également implantée à Mulhouse, la startup finalise actuellement ses essais cliniques. »
Le projet DiaBioLiq
En complément des cellules et tissus sanguins, l’Institut de Recherche en Hématologie et Transplantation s’intéresse au domaine des tumeurs cérébrales. En effet, les cancers du cerveau représentent 1,5 % des nouveaux cancers diagnostiqués chaque année en France, soit près de 6 000 patients atteints. Le taux de survie est extrêmement faible (30 %) en comparaison à celui d’autres cancers. Son diagnostic, invasif et traumatisant, est réalisé par biopsie du cerveau, opération qu’il n’est parfois pas possible de mener suivant l’emplacement de la tumeur (trop petite ou mal placée).
« L’IRHT a souhaité faciliter ce diagnostic par simple prélèvement du liquide
céphalo-rachidien »
précise Antoinette Schackis. Elle poursuit : « Il s’agit là du projet DiaBioLiq (Diagnostic par biopsie liquide) qui vise à mettre au point un kit de diagnostic des cancers, grâce à une plate-forme d’analyse cellulaire et moléculaire équipée d’un séquenceur à haut débit pour détecter les mutations des cellules. Ce kit sera fabriqué par Firalis à Huningue, entreprise de biotechnologie. Il permettra de déterminer si les cellules sont cancéreuses et de préciser le type de cancer, le cas échéant. »
Lancé officiellement en mai 2024, DiaBioLiq représente un investissement d’1,8 million d’euros, projet medico-scientifique d’avenir soutenu financièrement par m2A à hauteur de 100 000 euros.